dimanche 1 mars 2020

Quarante Neuf Trois

Utilisé quasiment tous les ans par tous les gouvernements, l'article fait crier à la dictature ou plutôt au "déni de démocratie" à chaque utilisation. Pourtant aucun gouvernement d'opposition fraîchement élu (et donc plus d'opposition) oublie instantanément de retoquer cet article de la constitution. Parce que d'une part c'est une modification constitutionnelle et que ce n'est pas simple du tout et d'autre part ça pourra être utile par la suite (et à chaque fois ça l'est, faisant hurler les anciens tenant du perchoir et de l'assemblée nationale ayant oublié qu'eux aussi en avaient usé, et donc abusé).

Aujourd'hui, que se passe-t-il?

Le projet de réforme des retraites qui passe par capitalisation plus que par répartition. L'opposition a fait son boulot d'obstruction en écrivant des milliers d'amendements et à force de débats infructueux, et de préparation presse, le gouvernement a sorti le fameux article. Rien de bien choquant puisque d'une part c'est usuel et d'autre part, quand l'obstruction de l'opposition est évidente c'est quelque part la seule issue possible.

Alors pourquoi gueuler ?

D'abord parce que la moitié des économistes disent cette réforme totalement indispensable quand l'autre moitié la déclarent totalement inutile démontrant par là que d'une part l'économie n'est pas une science et d'autre part qu'on ne sait pas bien si cette nouvelle loi changera quelque chose économiquement parlant.

Ensuite parce que sous couvert d'économies, cette réforme va coûter, je cite, "un pognon de dingue", là dessus tout le monde est d'accord.

Encore parce que on nous dit que cette réforme doit passer parce qu'elle est une promesse du candidat actuellement président ... Bon en fait il a promis de réformer les retraites sans toucher à l'âge de départ, et ce qui cristallise la grogne c'est justement que l'âge de départ est modifié. Du coup, l'argument est fallacieux voire mensonger.

Aussi pare que le conseil d'état a retoqué la réforme la jugeant inutile et inadaptée.

Enfin parce que l'ensemble de la presse, même économique, affirme que cette nouvelle loi est inutile, non financée et contre productive (jusqu'au monde diplomatique qui épingle l'attitude de coq du président sur cette affaire et affirme qu'il serait tout de même préférable d'abandonner le projet).

  • Ce n'est jamais arrivé à un gouvernement de faire autant l'unanimité contre soi.
  • Ce n'est jamais arrivé à un projet de loi de faire autant l'unanimité contre soi.
  • Ce n'est jamais arrivé qu'un gouvernement soit aussi buté.

Gueuler suffira-t-il ? Au vue de la connerie de nos gouvernants je ne crois pas.