mardi 26 mai 2020

Déconfinement forcé

Je l'ai déjà dit ici, le télétravail est de mon point de vue un incontournable de l'écologie et particulièrement de la décarbonation, les semaines dites de confinement l'ont montré et même démontré empiriquement. Aujourd'hui arrive le temps du dé confinement et donc on pourrait logiquement penser que le modèle métro boulot dodo se désagrégerait au profit d'un nouveau modèle plus vertueux éliminant l'étape intermédiaire liée aux déplacements. Du moins on aurait pu l'imaginer à chaque fois que c'était possible, on voit en effet mal la télé-plomberie ou encore les télé-massages. Au delà de ça, et à l'inverse le télé secrétariat, la télé informatique, la télé gestion financière ou le télé management s'envisagent avec une certaine sérénité. Du fait j'attendais que les entreprises mènent une démarche forte en ce sens indiquant à tous, que la nouvelle norme était le travail à domicile et que les autres modes seraient dérogatoires sur quelques critères restrictifs comme l'impossibilité technique, l'impossibilité physique ou l'impossibilité psychologique.

J'avais imaginé, mais je ne vous gâche aucun suspense en vous apprenant qu'il n'en sera rien.

Le virus est encore là, pour ne pas aller se cultiver au théâtre ou dans une salle de concert. Le virus est encore là s'il s'agit de partir aux Bahamas, en Espagne ou même en Belgique. Le virus est encore là quand il s'agit de ne pas s'approcher les uns autres pour un barbcue entre amis, un apéro à une terrasse de café ou un plongeon à la piscine municipale. Mais dès qu'il s'agit de faire fonctionner l'industrie toute raison s'envole. Pourtant encore aujourd'hui le télétravail est la règle pour les informaticiens, es secrétaires, les comptables, les RH et tous les métiers qui lui sont compatibles.

Malgré ces bilans positifs économiquement, malgré le danger latent lié au retour à la promiscuité sur les lieux de travail, malgré les économies substantielles réalisées par les entreprises grâce au télétravail il faut retourner au bureau. il faudra d'ailleurs y retourner par petits groupes, à moitié asphyxiés derrières d'introuvables ou inabordables masques chirurgicaux, passer son temps à se laver les mains, ne pas saluer ses collègues, il faudra se confiner encore mais cette fois au bureau. Sous l’œil de petits chefs incompétents, engoncés dans leur vision pastorale du monde du travail et croyant dur comme fer que si leur employé mouton n'est pas à son bureau, sous leurs yeux, il ne produira pas de laine ou d'autre chose.

Je lisais hier que les bouchons autour de Paris avaient atteint plus de 100 kilomètres aux heures de pointe. Encore une preuve que nos décideurs sont de sombres crétins !

lundi 11 mai 2020

Télétravail or not Télétravail

Aujourd'hui c'est le grand jour, les bergers vont pouvoir enfin compter à nouveau leurs moutons ou plus exactement les staff d'entreprises leurs employés.

Ne nous méprenons pas, pour certains employés confinés, la déprime guette. Triste de ne pas croiser leurs alter-ego quotidiennement ils se morfondent d'une part de solitude et parfois aussi à cause de la surpopulation carcérale. Car c'est bien là le problème isolé ou en famille le confiné n'est pas toujours à son aise pour effectuer son travail. Là où je m'insurge, car ici je m'insurge souvent c'est la raison d'être de ce blog, le fondement de mon insurrection réside donc dans l'emploi que les staffs font de cette déprime circonstancière1 et compréhensible balayant d'un revers de la main dédaigneux tous les avantages liés au télétravail d'une part et mettant leur volonté de garder leurs employés à vue sur leur dos.

  • On nous dit, à longueur d'études que la productivité des télétravailleurs a en moyenne augmenté.
  • On nous dit, chiffres et photos satellite à l'appui combien le télétravail a été efficace pour lutter contre la pollution.
  • On nous dit que les frais des entreprises ont réduit drastiquement, du fait de ne plus avoir à chauffer, à éclairer, faire vivre de locaux.

Et pourtant, dès que le sujet est abordé, on nous propose au mieux de mettre en place, à sortie du confinement, un jour à deux de télétravail par semaine (sic !) quand, pour rester efficace écologiquement, énergétiquement et productivement2 il faudrait à minima inverser la proportion (90 à 95% de télétravail serait un taux plus efficace selon mon propre avis qui est le miens). Jusqu'au gouvernement que pourtant on peut difficilement accuser d'accointance avec la populace, qui va recommander régulièrement, fermement et sur tous les tons possibles le recours au télétravail dès que possible, rien n'y fait, les staffs, les patrons, les petits chefs derrière leur bureau se refusent à quitter leurs moutons des yeux.

Ces connards, à l'origine de la crise actuelle (si, si c'est démontré consommation de masse implique production de masse implique pollution implique disparition d'espèces animales implique mutation des virus) ont tellement de merde dans les yeux que même une option qui résout des problèmes de productivité, de coût de structure et de survie à moyens terme ne les fera pas changer d'avis. C'est déplorable, mais je ne suis pas surpris.


1. J'assume le néologisme
2. Celui là aussi