mercredi 20 février 2019

Luttez contre l'antisémitisme !

Acte I

Début février 2019, un Bagelstein se retrouve tagué du mot "Juden" tandis qu'ailleurs à Paris une boite à lettres voit ses tags à l'effigie de Simone Weil barrés de croix gammées et qu'encore ailleurs un arbre planté à la mémoire d'Ilam Alimi est scié ! A peine les images diffusées, les contestataires du moment ( aussi appelés Gilets Jaunes ) sont taxés d'anti-sémitisme et la presse ne parle que de ça pendant quasiment une semaine. Pourtant les lieux de ces tags et de l'abattage de cet arbre sont tous éloignés des lieux de passage et de rassemblement des contestataires en question.

Acte II

La semaine suivante, un philosophe un peu mou est insulté en place publique par des personnes à l'apparence de Gilets Jaunes, et une des manifestantes est éjectée de la manif au prétexte qu'elle est juive. Les médias font des journaux entiers sur ces "affaires", pendant des jours et le gouvernement décide qu'il faut lutter contre l'antisémitisme.

Pour une fois le gouvernement a bien raison. Il faut lutter contre l'antisémitisme. Mais je ne suis pas certain de partager la méthode à mettre en place pour lutter

L'antisémitisme, est-ce une maladie dont des manifestants sont atteints ou le symptômes d'un mal plus profond qui ronge la population ? Si je pose la question, vous voyez de suite ou mon cœur balance.

Je pense donc qu'il faut s'attaquer à la cause première de l'antisémitisme, et si on observe bien, des autres haines qui depuis quelques temps s'expriment plus librement, n'ont plus honte d'exister.

Ces haines sont celles de l'autre en général, pas seulement du juif, on a vu ces derniers temps nombre de personnes se faire désinguer parcequ'elle n'appartenaient pas au groupe des désingueurs : des juifs certes, mais aussi des arabes, des patrons, des journalistes, des politiques, des artistes ...

On ne réagit avec cette véhémence qu'aux affronts faits au juifs. C'est naturel, on sait que la dernière fois que ça s'est produit, ça a tourné à la guerre mondiale et au massacre organisé des juifs, des roms et autres non collaborateurs du groupe de "bons ariens" dominant l'époque.

Alors il faut lutter certes.

Mais pas forcément directement contre l'antisémitisme, mais plutôt, contre ce qui cause cet antisémitisme.

On arrive à se souvenir que la guerre et la shoah on fait suite à des actes répétés d'antisémitisme et c'est pour ça qu'on s'insurge aujourd'hui, mais si on prenait le temps de prendre de la hauteur on verrait aussi que ce qui pose problème, ce qui génère cet antisémitisme c'est la généralisation d'une grande misère. Que ces haines, toutes, prennent leur source et s'alimentent de cette misère.

Alors plutôt que de lutter contre un symptôme, luttons contre la cause première. Ce symptôme fut-il le seul dont on se souvienne de la dernière guerre, il ne faut pas lutter seulement contre lui, mais aller attaquer le problème à sa source. C'est contre la misère qu'il faut lutter et naturellement les haines diminueront.

Politiques, journalistes, arrêtez d'être cons, rappelez vous que lutter contre un symptôme seul est inutile, et que pour mieux éradiquer la varicelle, il ne faut pas couvrir les boutons de fond de teint mais traiter le virus. Et qu'aujourd'hui enfermer des antisémites est à peu près inutile quand mieux répartir les richesses est une priorité absolue.

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